mardi 19 octobre 2010

Les femmes vues par les religions - 20 Octobre 2010

LES FEMMES VUES PAR LES RELIGIONS - 20 octobre 2010

Les femmes dans la religion catholique
Par Geneviève Dermenjian, Maîtresse de conférences, Université de Provence

Dans les quatre Évangiles, rédigés à des fins d’enseignement et non comme des récits historiques, les femmes occupent une place importante. Toutefois, les responsabilités ne sont confiées par Jésus qu’aux hommes. Les femmes disparaissent très vite des textes du Nouveau Testament, si l’on excepte Paul qui salue des femmes à plusieurs reprises dans ses épîtres.
Le christianisme se répand rapidement dans l’empire romain, à commencer par les couches populaires avant d’atteindre toutes les couches sociales au IIe siècle de notre ère. Les femmes continuent à jouer un rôle important, par exemple dans l’accueil et les financements. Mais l’Église se constitue institutionnellement sans elles.
Aujourd’hui, les femmes font tout dans l’Église catholique : apostolat, catéchisme, obsèques, administration mais restent aux portes de l’ordination, qui reste un fief masculin.

Les femmes dans la religion protestante
Par Hélène Lanusse-Cazalé, Doctorante en Histoire Contemporaine, Université de Pau et des Pays de l’Adour

Du XVIe siècle à nos jours, les femmes ont joué un rôle primordial dans la diffusion et conservation d’un protestantisme minoritaire en France. Par l’éducation, elles transmettent les fondements de cette confession à leurs enfants. Si dans un premier temps, le ministère leur a été refusé, elles constituent aujourd’hui une part non négligeable des effectifs pastoraux. Enfin, les protestantes se sont fortement investies dans les mouvements féministes, notamment en faveur de l’avortement que l’Église réformée reconnaît à titre exceptionnel.

Femmes Musulmanes entre les textes et l’interprétation des textes : réalité controversée
Par Roa’a Garaibeh, Doctorante en Sociologie, Université de Bordeaux
Dans cette communication le but était de montrer comment les femmes musulmanes sont confrontées à la complexité de leurs conditions ; premièrement en tant que femmes et deuxièmement en tant que musulmanes. En effet, les textes religieux de toutes les religions sont patriarcaux. De plus, les interprétations des textes religieux sont faites par des hommes, donc, en leur faveur et à l’encontre de l’intérêt des femmes.

Les femmes dans la religion hindoue
Par France Azema, Sociologue du Genre et des Religions.
En Inde, certaines époques ont vu les femmes vénérées et usant de leur créativité au service de la suprême féminité. Longtemps élevée au rang de déesse, contrepartie féminine, plus puissante que le dieu lui-même, elles recevaient la même éducation religieuse que les hommes.
Dans l'inconscient collectif hindou, la femme est fortement liée à la fécondité et à l'énergie sans borne de la Déesse-Mère, à la combattivité de Kāli, à la puissance de la Shakti, alors qu'en face, l'homme est une figure de retrait, de passivité. C'est ainsi que les partis les plus populistes, les plus traditionnalistes de l'Inde (par exemple, les nationalistes hindous du BJP) sont les premiers à monter en épingle la sainteté de la Femme-Déesse et sa légitimité à participer au combat politique, souvent en se déchaînant férocement. En Inde, ce qu'on vénère en la femme, c'est sa respectabilité, son honorabilité (sati), sa pureté absolue d'épouse, de mère, de centre de la famille. Elle ne peut susciter la confiance et, par conséquent, prétendre à une position dirigeante, qu'à ce prix. Face à un système familial patriarcal accru, les femmes vivent au quotidien de véritables luttes. Elles utilisent les croyances, les superstitions et l’idolâtrie des Hindous afin de préserver leur pouvoir et restaurer la puissance hors du commun dont elles jouissaient à l’Age d’Or de l’Inde –la période védique.
 
Les femmes dans le judaïsme
Par Joëlle Allouche, Psychosociologue, Université Parix XII

Le judaïsme a un discours et une pratique paradoxales en ce qui concerne les femmes. Seul grand texte de l'Antiquité à donner en modèles des femmes, simples femmes du peuple(Ruth, Esther), reines, matriarches (Sara,Rébecca,Rachel,Tsippora), Juges et guerrières(Deborah, Judith), qui toutes ont infléchi le destin de leur peuple, le texte biblique n'est en rien misogyne. La suite des temps et les commentaires talmudiques d'abord, rabbiniques ensuite ont eux peu à peu exclu, mis de côté, les femmes juives  des centres de décision, sans jamais toutefois les cloitrer, les voiler, ou les considérer comme négligeables.

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