Les thèmes abordés lors de l’édition 2012 :
LE CONDITIONNEMENT
SEXISTE DANS L’EDUCATION - 13 Novembre 2012
INTERVENANTS :
ROKHAYA DIALLO, animatrice télé et radio, chroniqueuse et fondatrice
de l’association « Les Indivisibles »
BRIGITTE LAMOURI, chargée de Mission Départementale aux Droits des Femmes et à
l’Égalité.
ELSA ARVANITIS, diplômée en sociologie des rapports sociaux de sexe, elle
milite à Mix-Cité 31, association féministe mixte pour l'égalité des sexes et
des sexualités.
BEATRICE GAMBA, éditrice de profession et militante depuis 1999 à l'association
Mix-Cité Paris, mouvement mixte pour l'égalité des sexes et des sexualités.
Ces trois
jours de conférences vont permettre d’aborder de manière non exhaustive les stéréotypes
face auxquels les femmes sont confrontées tous les jours.
Le mot sexisme
est un mot des années 60. Il se définit par une attitude discriminante selon le
sexe (il peut s’apparenter au racisme). Il renvoie à la construction « genrée »
de la société, attribuant des rôles par rapport à « des
prédispositions ». Celles des femmes sont rarement à leur avantage.
De manière
générale, on admet que le « masculin l’emporte sur le féminin ».
C’est lors de
la petite enfance que tout se joue, car avant 3 ans, les enfants ne sont ni
hommes ni femmes, mais c’est l’éducation qui construit leurs personnalités. Il
n’est pas rare d’entendre dire :
-
A une petite fille : « Pleure, ça te
fera du bien...» ;
-
A un petit garçon : « Ne pleure pas,
soit fort !».
L’éducation
aujourd’hui transmet un héritage social. Les attentes n’ont jamais été les
mêmes entre filles et garçons : les filles ont pour rôle de gérer
l’intérieur, les garçons ont pour rôle la gestion de la vie extérieure. Les
sphères interne/externe ont des gouvernements séparés, les pouvoirs y ont été
séparés jusque dans les années 70.
On remarquera
que la situation de la femme n’a jamais évolué aussi vite que depuis le début
du 20ème siècle. Nous sommes aujourd’hui à ce que l’on peut
considérer comme la 3ème génération de femmes :
-
La 1ère génération a subi une
« discrimination légale » ;
-
La 2ème génération a vu la création
de droits nouveaux ;
-
La 3ème génération, celle
d’aujourd’hui, est celle de la lutte contre les stéréotypes et pour
l’effectivité des lois.
Mais si on se
porte sur les quelques chiffres suivants, on remarque qu’il reste encore
beaucoup de chemin à faire, car :
-
82% des personnes au SMIC sont des femmes ;
-
Les écarts de salaire entre les hommes et les
femmes sur des postes similaires est en moyenne de 27% ;
-
Les emplois des femmes sont (dans la grande
majorité) regroupés sur 10 corps de métier liés à la sphère interne :
soins, ménage, esthétique, administratif...) ;
-
Malgré le fait que les femmes représentent 40%
des effectifs des filières scientifiques dans les lycées, elles ne représentent
plus que 16% des effectifs dans les études scientifiques supérieures ;
-
Encore chaque jour en France 200 femmes sont
victimes de viols.
-
...
Malgré un
contexte législatif, juridique et social poussant à l’égalité entre les hommes
et les femmes, les faits ont en réalité bien du mal à suivre. Pourquoi ?
Cette
situation est due à un cumul de petits éléments qui font la construction de
l’individu tout au long de l’éducation : en résumé une transmission
sexiste. Les véhicules de stéréotypes sont nombreux depuis l’enfance : les
jouets, la télévision, l’encadrement privé et public...
Qui est responsable ? Qui à le
pouvoir de changer les choses ? L‘État ? L’individu ?
Au niveau des
actions publiques, un travail de longue haleine est opéré auprès des médias,
des publicitaires ; mais aussi auprès du Pôle Emploi afin d’améliorer la
diversité des postes proposés ; auprès de la petite enfance dans la
rédaction des manuels scolaires, des jeux proposés...
Pour agir dans
la sphère privée, des actions sont menées dans le secteur de l’habillement, des
jeux vidéo, et des jouets en tous genres.
L’analyse des
jeux d’enfants montre bien comment ils influent sur leur interprétation de leur
environnement (notamment au travers de leur représentation publicitaire) :
-
Pour les
filles : les poupées sensées leur apprendre à être une bonne
maman ; les jouets ménage : pour bien entretenir sa maison ; le
maquillage pour être bien apprêtée et plaire ; les sentiments : avec
des jeux de société développant la complicité entre copines ; les soins
aux autres (via des animaux virtuels...) ; l’attente du prince charmant...
-
Pour les
garçons : des jeux techniques pour devenir stratège ; faire
du bricolage ou de l’informatique ; des jeux de conquête : développer
sa puissance, être en extérieur ; jouets avec des véhicules ; les super
héros ; jeux de guerre avec des armes ultra réalistes.
Ce sont deux modèles
diversifiant et excluant, voire même montant un genre homophobe avec des
stéréotypes guerrier/princesse.
L’idéologie
sexiste est largement utilisée par les fabricants pour des raisons
économiques : il représente pour la période de Noël un budget par enfant
en moyenne de 268€ ! Les fabricants de jouets investissent 51 millions
d’euros dans la publicité seulement pour Noël.
Aujourd’hui,
pour vendre plus, la tendance est même à transformer des jeux unisexes en
jouets sexués, comme par exemple le Monopoly Rose, spécialement pensé pour les
filles !
[ Référence bibliographique : « Contre les jouets
sexistes »).
La littérature
jeunesse poursuit également des schémas stéréotypés dans les magazines pour les
tout-petits : il y a moins de filles que de garçons dans les scenarii,
alors qu’il y a une majorité de lectrice (ce point a appuyé les éditeurs à
intégrer plus d’héroïnes : +40%). Ce point serait justifié par le fait que
« le masculin est considéré comme universel ». De plus, un livre dont
le héro est un garçon sera acheté pour des filles ou des garçons ; alors
que si le livre a une héroïne, il sera
acheté principalement pour des filles.
Les termes
utilisés en littératures enferment les enfants dans des rôles prédéfinis :
-
Les filles sont « chipies »,
« coquettes, « amoureuses, « jalouses » ; ont des
activités ou des métiers culturellement attribués aux femmes (les mamans ont
rarement une activité professionnelle, ou alors une stéréotypée :
infirmière, maîtresse d’école...) ; elles sont souvent représentées à l’intérieur,
à la maison ; lorsqu’elles sont dans des groupes, elles sont des
« faire-valoir », elles accompagnent ou observent.
-
Les garçons sont « courageux »,
« malins » ; ils « affrontent » et
« découvrent », ce sont des « aventuriers »...
Ex : Martine, les Monsieur et Madame, Tchoupi, Oui-Oui, les
princesses & les chevaliers...
Certains
éditeurs travaillent sur des images alternatives, où des filles sont présentées
dans d’autres schémas : « La princesse et le dragon »
« Marre du rose » (aux éditions Talents Hauts).
Il existe des magazines
considérés comme mixtes, mais malgré leur neutralité annoncée, ne présente que
rarement une fille en couverture (jamais une fille seule, ou bien dans un rôle
« féminin » - “Elle est amoureuse”)
Ex : Collection La Cabane Mixte avec les aventures de Max et Lili
- les personnages sont filles et garçons mélangés, mais il y a une légère
tendance à retrouver Lili dans des histoires qui touchent plutôt les filles, et
Max les garçons -.
Dans les
livres pour les plus de huit ans, on trouve vraiment une différenciation. Il
existe une pléiade de magazines spécialement conçus pour les filles qui
traitent de sujets relatifs aux bijoux, aux copines, aux vêtements...
En revanche il
n’ya pas de magazines spécialement édités pour les garçons (ils sont la
« normalité », « l’Humanité », il n’est donc pas nécessaire
de leur en dédier).
Les personnages
féminins des contes traditionnels pourraient être classés en deux catégories :
-
Les princesses douces et passives (Belle au Bois Dormant...),
-
Les marâtres, sorcières méchantes et
malveillantes (dans les contes de Grimm, 80% des personnages féminins ont des
rôles négatifs).
Quelles sont les conséquences de cet
environnement sur nos enfants ?
Les petites
filles ont généralement moins confiance en elles. Elles osent moins prendre de
l’espace dans la cour de récréation, malgré de bons résultats à l’école
(souvent même meilleurs que ceux des garçons) elles sont moins aptes à prendre
la parole en classe, 15% des petites filles aimeraient être des garçons.
Le
dictionnaire des écoliers donne pour définition : la « Mère »
est celle qui a des enfants, le
« Père » est le chef de famille.
On constate
que tous les éléments de l’environnement des enfants vont dans le même
sens : au-delà de l’éducation même, les jouets et les livres confortent
l’instauration de ces préjugés comme normalité.
Débat et questions :
Comment influer les publicitaires ?
Les publicitaires influencent les modes via
les médias, mais ils ne répondent qu’à des exigences économiques, aussi il est
quasi impossible de faire pression auprès de ces derniers. La seule possibilité
pour faire changer les choses est de rendre les consommateurs responsables :
informer les parents et les inciter à faire de vrais choix pour apporter un
véritable équilibre à leurs enfants.
Par exemple si
les parents boycottent les produits stéréotypés, les industriels du jouet -
comme les éditeurs et enfin les publicitaires qu’ils mandatent - finiront par
modifier leurs approches.
Est-ce que ces différenciations que l’on
trouve dans la sphère privée se retrouvent dans la sphère publique (malgré les
politiques d’égalité mises en place aujourd’hui) ?
Dans les
structures d’accueil collectives (les crèches...) les jeux proposés sont asexués ;
mais le personnel de ces lieux d’accueil reste essentiellement féminin.
L’essentiel du travail dans ces lieux réside à la sensibilisation du personnel
encadrant.
N.B. : Une crèche pilote (Bourdarias à
Saint-Ouen) réalise un travail sur le choix des jouets, sur la façon de parler
aux enfants, et d’impliquer leurs parents.
Les garçons prennent
plus souvent la parole - même au sein d’association féministe comme Mix’ Cité
qui s’était prêté au jeu lors de l’observation d’une réunion - ce fait est
inconscient, ni les hommes, ni les femmes du groupe de parole ne s’en
aperçoivent. Ceci est aussi dû au fait que les femmes réfléchissent plus à
l’intérêt de leur propos avant de lancer leur idée : « Est-ce que ce
que j’ai à dire est intéressant dans la discussion en cours ? ». Elles
sont bien souvent très exigeantes avec elles-mêmes.
On parle souvent de
racisme, peu de sexisme.
Afin de comprendre l’importance de traiter ce problème comme
l’on traite les problèmes de racisme, il faudrait remplacer le terme
« Homme » par « Blanc », et « Femme » par
« Noir » dans des situations de la vie courante...
A méditer...
LES FEMMES ET LA REPRESENTATION POLITIQUE - 14 Novembre 2012
ROKHAYA DIALLO, animatrice télé et radio, chroniqueuse de fondatrice de
l’association « Les Indivisibles »
BRIGITTE LAMOURI, chargée De Mission Départemental aux Droits des Femmes et à
l’Égalité.
REJANE SENAC, chercheure CNRS au Centre de recherches politiques de
Sciences Po - CEVIPOF, enseigne à Sciences Po Paris et aux Universités
Sorbonne nouvelle et Pierre et Marie Curie, elle a en particulier publié le
"Que sais-je ?" sur La parité.
JACQUELINE MARTIN, maitresse de conférences en économie sociale, à la retraite,
de l’université de Toulouse, membre du CERTOP. Fondatrice du Master
professionnel « Genre et politiques sociales ».
On utilise
généralement le terme d’homme politique comme si cela était réservé au genre
masculin. Les femmes en politique sont souvent appelées par leur prénom, quand
les hommes sont désignés par leurs noms. On relèvera les remous de ces derniers
temps qui ont marqué les politiciennes : des femmes de l’hémicycle qui
s’interdisent le port de la jupe, ou les sifflets qui ont retentis dans
l’assemblée alors qu’une ministre se présentait en robe.
Au niveau
international, la France est très mal classée sur le point de vue de la place
qui est laissée aux femmes sur l’échiquier politique (69ème rang
mondial).
En parallèle,
on observe que la position occupée par les femmes de chefs d’Etat prend de plus
en plus de place : place de TRIERWEILLER lors de la dernière campagne
française, rôle de Michèle OBAMA dans la campagne de son mari (à noter qu’elle
était la supérieure hiérarchique de son mari au moment de leur rencontre, elle
a su réduire son rôle à l’extérieur pour se conformer à l’image de la femme
« d’intérieur »).
Petit retour historique :
Rappelons qui
était Olympe de Gouges, native de Montauban, elle est partie à la capitale pour
accéder à la centralité du pouvoir. Elle
était une des premières femmes féministes, visionnaire sur la place de la femme
dans la société et qui s’est fait couper la tête pour sa prise de position
politique. Elle était une femme engagée dans la lutte contre l’esclavage,
contre le racisme et les inégalités hommes/femmes... De manière générale, elle
se battait contre les inégalités fondées sur la naturalisation (couleur de
peau/sexe), l’altérisation (l’autre est absolument différent) et une
hiérarchisation.
Lors des
dernières élections françaises, la place des femmes sur le plan politique n’a
pas été oubliée avec la constitution d’un gouvernement paritaire, la nomination
d’un ministère pour le droit des femmes et une assemblée nationale avec un
tiers de femmes ; l’impression d’une vision optimiste pour l’avenir.
Seule ombre au
tableau : on parle de parité et non d’égalité, ce n’est donc pas un
aboutissement en soi pour les femmes. Il ne s’agit que d’un partage du pouvoir
revisité. Les femmes ont gagné des responsabilités en politique sans perdre
pour autant celles qu’elles avaient à charge à la maison. De plus, on peut se
demander sur quels types de postes ? Quelles candidates dans quelles
circonscriptions ? N’y a-t-il que la loi qui puisse faire avancer les
femmes en politique ?
Quelques
chiffres pour y voir plus clair : les femmes constituent 53% du corps
électoral et seulement 3 régions et 3 départements sont présidés par des
femmes. Dans le Tarn et Garonne, une seule femme est à l’assemblée départementale.
On peut simplement noter une sensible évolution du nombre de femmes maires et conseillères
générales.
Lorsque la loi
est contraignante, on se retrouve avec des listes à 48% de femmes (pas 50% car
les têtes de listes sont toujours masculines : rien n’est
« obligatoire » dans ce cadre là). Il y a à la fois une féminisation
dans les collectivités territoriales et une recomposition du pouvoir.
Il y a une
hiérarchisation des inégalités par rapport aux groupes dominés. L’accès à la
politique ne peut être un luxe, une fois que l’on aura l’égalité sur d’autres
aspects.
Aujourd’hui
pour la première fois dans l’histoire, le gouvernement est paritaire en
France : mais qualitativement il ne l’est pas autant qu’en Espagne (comme
avec le gouvernement Zapatero). La parité est par définition le partage à
égalité du pouvoir mais n’est pas forcément la considération des femmes comme
des pairs.
Les femmes font-elle une politique différente ?
Dans les
esprits, il est conçu que parce que ce sont des femmes, il faut que leur
politique soit différente, qu’elles apportent des choses nouvelles. Ces
attentes sont vraies pour la politique mais aussi dans le management, dans la
gouvernance économique... Mais dans l’exercice du pouvoir : elles sont
l’autre.
Ces idées
s’appuient encore sur des stéréotypes : les femmes prennent moins de
risques, elles sont plus réfléchies, plus prudentes, ce sont de bonnes
gestionnaires... Donc, il faut la parité pour apporter de leur
« sagesse ».
En politique
ce sont des femmes souvent jeunes, jolies, issues de la diversité qui
réussissent à percer : elles cumulent les « anciens handicaps »
de la diversité pour atteindre ce genre de poste, et ces points deviennent
leurs atouts pour rassembler, elles deviennent représentatives de groupes. On
attend d’elles qu’elles rapportent des voix, qu’elles performent, autant
qu’elles apportent une politique différente.
En France, la
conception de la femme active est proche du mythe de Wonderwoman, elles doivent
cumuler: féminité et vie professionnelle, au risque d’être méprisée, tout en
continuant d’assurer la gestion de la maison. C’est typiquement français de
théâtraliser : « j’assume tout ». Ces attentes ne se retrouvent
pas dans les autre pays comme aux États Unis.
Malgré les
évolutions, il faut rester vigilant que cette parité devienne une vrai
révolution culturelle et non une résolution conservatrice des anciens schémas
et stéréotypes qui ne permettent pas de penser la parité comme une égalité
d’être mais comme une égalité de pouvoir.
La politique
de mise en œuvre d’égalité est accélérée par la parité. Qualitativement des femmes
ont pris des délégations aux droits des femmes, au patrimoine, à la culture... Mais
en France la politique d’égalité n’est toujours pas une priorité.
Débat et questions :
Si une femme devient présidente, son mari
devient « 1er Monsieur »?
Cela est
difficile à concevoir dans l’imaginaire des français, qui ont un lourd passé
aristocratique : ce n’est pas tant impossible d’avoir une femme à la
présidence de la République, que de voir un homme relégué à son accompagnement.
C’est le vrai problème
en France :
on considère que si la
femme devient le « 1er sexe »,
l’homme devient le « 2ème
sexe ».
LES FEMMES ET LES MEDIAS - 15 Novembre 2012
INTERVENANTS :
ROKHAYA DIALLO, animatrice télé et radio, chroniqueuse de fondatrice de
l’association
« Les
Indivisibles »
BRIGITTE LAMOURI, chargée De Mission Départemental aux Droits des Femmes et à
l’Égalité.
MARIE - FRANCE MALONGA, Sociologue des médias, spécialiste de la
représentation des minorités dans la société et dans les médias; chargée de
cours à l'université de Paris 2.
PASCALE COLISSON, responsable pédagogique des M1 à l’Institut Pratique de
journalisme. Elle est également en charge de la mission Égalité et diversité
des chances de l’école. Elle vient de rejoindre l’IPJ après 25 années de
pratique professionnelle en tant que journaliste de presse écrite et web.
Le secteur des
médias n’échappe pas au constat général fait sur notre société où les femmes
sont au second plan. Car si le nombre d’étudiantes qui se lancent dans l’étude
des médias à l’université est en augmentation croissante, très peu font en
réalité carrière dans le milieu.
Comme le
reflet de la vie courante, les médias portent les stéréotypes aux travers des
personnages qu’ils proposent : la blonde, l’idiote, la mère,
l’hystérique...
Deux études
ont permis aux travers de deux rapports émis en 2008, puis en 2011 de mettre en
exergue respectivement l’image des femmes dans les médias, et le rôle des
femmes dans les médias.
Dans le
premier rapport, on relève que les hommes sont souvent présentés comme les
« experts », ils racontent et expliquent le monde. Les femmes, elles,
sont présentées souvent comme des « victimes des évènements », sans
pour autant les expliquer. Elles sont également trois fois plus représentées
dans leurs relations familiales que les hommes.
Dans le second
rapport, on se focalise sur les femmes « expertes » (économistes,
porte parole...) : elles ne représentent que 18% des femmes présentent
dans les médias. Alors, une soixantaine de médias – presse, radio, télévision –
se sont engagés à favoriser l'intervention dans leurs émissions ou leurs
articles de femmes expertes. Ils devront constituer à cette fin un réseau de spécialistes au féminin.
Ils promettent aussi de faire des efforts pour s'autoréguler afin de donner aux femmes toute leur place sur leur antenne ou dans
leurs colonnes.
Alors que les
femmes constituent 51 % de la société française, leur temps de parole est
nettement inférieur à celui des hommes. Même chose sur les photographies des
magazines de la presse mixte, où les hommes sont trois fois plus représentés
que les femmes. Les auteurs du rapport y voient même la raison d'être de la
presse dite "féminine".
Comment peut-on mobiliser la société face
au pouvoir redoutable des médias ?
90% des
français affirment allumer la TV au moins une fois par jour. A cela s’ajoute
Internet, la radio, les jeux vidéo... La publicité y véhicule l’image de femmes
jeunes, minces, généralement blanches,... Tout ceci ne va pas dans le sens de
la diversité. Généralement, les femmes sont invisibles ou au second plan. Malgré
tout on peut noter quelques avancées sur leur représentation même s’il reste
des poches de résistances dans certains secteurs.
Il est important
de sensibiliser à l’égalité via les médias, car nos perceptions du monde se
bâtissent sur l’éducation (via la famille, la scolarité), le vécu personnel,
mais aussi sur les lieux de représentation (via les médias).
Dans certains
secteurs comme le luxe, la mode, l’électroménager on cantonne les femmes à des
rôles d’objets sexuels, on la réduit à son corps, au domaine de la maison, ou
au rôle de la simplette. Une façon d’intérioriser la femme. On montre les
femmes comme des objets disponibles.
L’impact de ces représentations et
stéréotypes :
Cette vision
de la femme impacte sur nos comportements, reproduisant les schémas attendus.
Ces images sont très dures à détruire et les médias jouent un rôle important
dans leur ancrage.
Parfois, elles
véhiculent elles mêmes les stéréotypes (exemple : la presse féminine).
Il y a très
peu de femmes dans les rédactions et à la tête des médias.
Une étude a
été menée sur 108 pays à travers le monde, elle porte sur la presse globale et
la représentation de la femme. On constate que tous médias confondus, les
femmes représentent seulement 18% des expertes.
Mais dans les
portraits des femmes décisionnaires, on ne devrait pas parler de mode mais
plutôt d’expertise. Il existe des magazines qui essaient de lutter contre les
stéréotypes (exemple : COSETTE) qui ne retouchent pas les photos.
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